Exposition
Les mots en héritage​​​​​​​​​​​​​
Entre écriture et peinture, un père et sa fille, la France et l’Algérie,
« Les mots en héritage » est une invitation, un voyage aux mille odeurs et aux mille couleurs.
Sur mon tapis volant, je vous emporte à la rencontre de deux univers poétiques. J’ai réalisé les peintures illustrant les poèmes de mon père Rachid Ouchène. Un hommage, comme un héritage, avec la sensibilité, l’imaginaire, l’amour d’une fille pour un père toujours en quête de sens.
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Rachid Ouchène, Chaoui des Aurès, est né à Batna en 1950. Il quitte l’Algérie en 1974, plein de rêves et en quête de liberté. Une nouvelle vie commence alors à Grenoble, une vie dans laquelle ce contemplatif n’a cessé d’écrire, de jouer de la musique. Il a eu le bonheur d’avoir trois filles, ses trois princesses : Sonia, Nadia et Nedjma. Un cœur entre l’Orient et l’Occident ballotté par les vagues sombres de l’histoire et la vie. Mon père nous a quittés trop tôt, étouffé par un cancer en 2002.
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Comme l’a écrit le poète belge Maeterlinck :
« Les morts ne sont pas morts tant que l’on pense à eux »
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Avec lui je commence à réaliser l’exposition « Les mots en héritage », pendant sa maladie.
Il savait que je serais la messagère de sa poésie.

Les mots en héritage
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Semoule
Semoule, semoule
Sens-tu ces douces mains, qui te caressent et te roulent, te mouillent et te moulent.
Bien faite, bien proportionnée, en grains fins et moyens tu deviens.
Les gens ornent leurs plats, et ne parlent que de toi
J'espère qu'il n'y a pas que toi qui restes, comme bon souvenir de nos ancêtres
Ou moi et les autres, nous sommes sourds et aveugles
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La France ou l'Algérie
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Papa, papa...
Dis-moi, où c'est chez nous, la France ou l'Algérie ?
J'ai les pieds dans la boue, par les questions des copains et des amis.
-Moi-même je ne le sais pas, ça fait un quart de siècle que je vis comme cela.
Je vais demander à mes pas qui se sont arrêtés là !
-Mais moi, ce sont les amis qui me demandent qui je suis ?
-Dis-leur que c'est là où tu es née, grâce à cette terre qui t'a forgée, culture et mémoire nouées. Sur elle tu as toujours marché et posé tes pieds, voilà une vérité qu'ils ne veulent pas écouter…
-Alors, je ne suis pas n'importe qui ! Avec elle je suis unie, il ne reste que celui qui n'a pas compris, qu'il faut remercier la terre qui l'a accueilli.
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Les contes et les histoires
Les contes et les histoires sont cachés dans ma tête
Comme des archives en images vivantes
Sous forme, de dessin et de tatouage, comme une peinture murale
Dessinée avec soin, pour exaucer merveilles et souvenirs
De leurs endroits si secrets et si mystérieux, que les générations, vont continuer de puiser
Pour voir vivre, des destins avec joie et succès
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Ma mère bleue
Rêve ma mère, rêve ma sœur
Entre moi et vous
Il y a une mer bleue
Par où des jeunes malheureux par milliers
Ont traversé en rêvant jour et nuit
Qu'ils réussissent leur avenir
Ô mer !
Que tes vagues sont belles
Elles sont claires comme la lune et le soleil
Me voici patient et amoureux d'elles
Pour oublier hier et aujourd'hui
Espérant que demain n'est pas fait de chaînes
Et de souci
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Les coutumes et les traditions
Elles reviennent les coutumes
Et les traditions d'hier
Du puits profond elles remontent,
Elles arrivent, elles ramènent le passé
Âme du présent, elles arrivent,
Messagères du Mal et du Bien
Les voilà, ruisselantes de beauté
Soyez les bienvenues et entrez
Dans le monde moderne
Entrez et faites jaillir vos lumières
Que la nuit fonde et nous verrons
Vivre vos ombres
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Errance
À chaque fois que je pars
Je laisse derrière moi ma mère qui râle
Elle me fend le cœur, et les malheurs, fassent leur demeure
Ils grandiront par-dessus ma tête et m'égarent du chemin de la sagesse
Mon errance m'empêche de lui raconter mon vécu et ma vie
Je lui dédie mon amour et mon cœur à ma mère, qu'elle me pardonne
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Bagdad
Bagdad, Bagdad
Que j'adore et que j'aime
Toi que je ne connais que dans mes rêves
Par tes merveilleux contes et récits
Qui m'ont beaucoup appris du monde et de la vie
Ton nom n'a pas triomphé
La coalition dans un labyrinthe t'a enfermé
Qui va raconter tes légendes aux nouveaux nés qui meurent par milliers
Toi et moi nous n'avons pour vie qu'une raison ne pas voir nos enfants mourir de faim
Tu vis et je vis, donnons-nous la main
Et allons, cherchons un lendemain
Évitant les pouvoirs de tes rois et de tes sultans
Comme dans tes contes de mille et une blessures
Devant les yeux d'un monde libre qui ne regarde que son nombril
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La mort
Atroce, Atroce
Cette mort qui frappe mes amis et mes frères
Les voilà qui les enterrent corps sans têtes
Ça fait couler beaucoup nos larmes
Amères pour ces familles et ces mères qui surgissent devant ces tombes closes
Sans être sûres que c'est leurs enfants qui se reposent
Les voilà qui célèbrent leurs vertus sans acclamer un mot de justice
De peur que ceci ne leur arrive
Les voilà qui se désolent d'avoir perdu un fils ou un porte-parole
Le destin de tous ceux qui gisaient ici-bas
Criez, la mort est écrite, et nulle âme ne peut lui échapper
Mais à ce sort je n'ai jamais pensé.
Gardez mémoires pour couronner l'horreur de l'histoire.
Qui sait si un jour nous ne vivrons pas leur cauchemar.
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Larme de lune
De la misère et de la tyrannie, je vois ma mère pleurer vers la lune
Elle se plaint pour nos malheurs
Je meurs de peur des chefs et des dictateurs
Seuls eux sont les créateurs, de nos malheurs et de nos misères
La terre sous leurs pieds s'est endurcie, sans vie, pierre elle est devenue, plus d'orge, plus de blé
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Paris
C'est toi que je veux, m'entends-tu
Mon destin a bien choisi
Même s'il y a l'espace de la mer
Entre toi et moi
Je viens et je t’aime
Même s'il me coupe mes ailes
J'inventerai d'autres choses
Meilleurs et Juste
Pour être près d'elle
Paris la belle
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Liberté
La voilà enfin, sortie pour prendre de l'air
Dans la montagne elle a trouvé demeure
L'amère est sur nos cœurs
Qui sont sourds et aveugles
Ô Liberté !
Arrête tes pleurs et diminue ta beauté et ta grandeur
Nous cherchons à soulager les cœurs de leur peine
Aujourd'hui, elles sont pleines les prisons
La fraude et la répression font fuir la raison
Nous sommes enchaînés par ton absence
Dans la nuit on ne trouve plus la patience
Car la lumière du jour de plus en plus sur nous
Elle pèse, lourde, lourde
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Raconte-moi
Oh ! Toi qui arrives du pays
Tu m'offres le bonjour de ma famille
Raconte-moi ce qui se dit
Raconte-moi ce qui se passe
Ils ont détruit ma maison
Les fruits et les arbres de notre jardin
Il ne reste que quelques fleurs
Qui sommeillent sur les pierres
Comme notre jeunesse qui s'ennuie
Qui démissionne, qui fuit
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Terre de l’unité
Je me plains pour toi ô Palestine
Terre de l'unité
Comment mon cœur peut -il t'oublier
Je pleure pour toi ô Palestine
Dans mes larmes je vois ma vie en flammes
Je me plains à toi peuple silencieux
Où sont vos prières
Hier vous vouliez sa gloire
Et aujourd'hui nous ne vivons que désespoir
Ô Palestine source de la vie
La porte du paradis à toi est ouverte
Notre voisin l'a trahie et vendu l'âme et l'honneur palestiniens
Naïfs nous étions
Le sioniste nous a expropriés
Elle est où notre terre ? Elle est où notre patrie ?













Composition de l’exposition
Treize toiles de 57 x 72 cm à la peinture à l’huile et à l’acrylique encadrées dans des cadres orange en bois. Les poèmes sont écrits sur des livrets et accrochés aux cadres ou sur des plaques.
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Faire venir l’exposition chez vous
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Pour en savoir plus, connaître les modalités, les disponibilités, contactez-moi.
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Concert poétique
Musique accompagnée de poèmes et de contes par le duo Neige&Ben.
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Tout public
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Durée : 1 heure
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Dates et articles de presse
Avril 2004 : association Amal (Grenoble, Isère)
Novembre 2004 : Hammam Café (Grenoble, Isère)
Janvier 2005 : association Amal (Grenoble, Isère)
Mai 2005 : bibliothèque François Mitterrand (Gières, Isère)
Juillet 2005 : Office du tourisme (Uriage, Isère)
Septembre 2005 : Atelier Neige&Ben (Grenoble, Isère)
Août 2008 : gîte La Chaume au Chat (Marçais, Cher)
Novembre 2012 : médiathèque de l’Orangerie (Saint-Jean-de-Bournay, Isère)
Septembre 2013 : festival 100 Détours (Saint-Anne-sur-Gervonde, Isère)
Février 2014 : médiathèque La Passerelle (Sainte-Tulle, Alpes-de-Haute-Provence)
Septembre 2018 : médiathèque Georges Brassens (Claix, Isère)
Mars 2019 : moulin de Villancourt (Pont-de-Claix, Isère)
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